Il y a, en Suisse, trois grandes familles politiques. La gauche. La droite PLR-PDC. Et puis, une autre droite, nationale ou populaire, voyez j'évite bien de dire nationaliste et populiste, regroupée sous la bannière de l'UDC. Mais avec d'autres visages protestataires: MCG à Genève, Lega au Tessin.Cette troisième famille constitue entre un quart et un tiers de l'électorat. Une personne sur quatre, voire sur trois, que vous croisez dans la rue! Que vous l'aimiez ou non, elle existe, elle est là, et pour un sacré bout de temps. N'imaginez pas qu'elle ne relèverait que d'une parenthèse, d'un cauchemar passager.
Ce Tiers-État, il faut voir comme on en parle. Avec quelle haine, quels excès: tous les électeurs de ces partis, à en croire la gauche bien pensante et la droite de bénitier, ne seraient que xénophobes, racistes, fascistes. Alors que l'immense majorité d'entre eux ne sont rien de tout cela.
Ces électeurs, qui sont-ils? Des compatriotes ayant fait le choix d'une politique en effet conservatrice, ce qui jusqu'à nouvel ordre ne relève pas du Code pénal. Attachés à la souveraineté du pays, ce qui n'est pas un crime. Défenseurs du patrimoine et souvent du paysage, désireux d'un minimum de régulation des flux migratoires, ce qui est une option parfaitement défendable. On partage leurs idées ou on les combat, nous sommes en démocratie. Mais commencer par les insulter, c'est le degré zéro de la politique.