Pense depuis longtemps que la démocratie est à plusieurs égards un leurre dans la patrie de l'Oncle Sam (et aussi de l'Oncle Tom, rappelons-le). Et les choses ne se sont pas arrangées depuis la présidence de George Bush junior. Au point qu'au chapitre des libertés individuelles, une seule paraît encore aujourd'hui intouchable: celle de posséder une arme. Tellement intouchable d'ailleurs que certains font aujourd'hui leur beurre en vendant des sacs d'école pare-balles! Même les pigeons chez nous sont mieux protégés que les enfants là-bas.Le rêve américain a du plomb dans l'aile.
Précise que les amoureux des armes à feu sont aussi très nombreux par ici. Pour preuve notre président de la Confédération Ueli Maurer, un homme qui, malgré son accession aux plus hautes fonctions, a su rester simple. Tant d'ailleurs qu'à l'occasion de la traditionnelle sortie culturelle organisée par le Conseil fédéral pour les ambassadeurs en poste en Suisse - une visite qui a mené ces derniers les années précédentes à Saint-Ursanne ou au théâtre - notre président a choisi de les emmener au tir en campagne à Saint-Ours!C'est plus fort que lui: on lui dit «sortie culturelle», il sort son fusil d'assaut.
Sait qu'un homme politique ambitieux, de droite ou de gauche, se doit de parler de sécurité. Depuis le temps, le refrain est connu. C'est dire si personne n'a été supris d'entendre le candidat Vert au Conseil d'Etat genevois Antonio Hodgers aborder ce thème récurent. Et la proposition d'Hodgers et de son parti est tout bonnement révolutionnaire: créer, en lieu et place des agents municipaux, une nouvelle catégorie d'agents de sécurité publique, sur le modèle londonien des «Bobbies».Des «Bobbies» pour remplacer les «bobets», on n'est pas sûrs que ça règle tous les problèmes de sécurité en ville.