Au-delà des querelles partisanes, une tendance de fond se dessine: la voiture individuelle, qu’elle soit thermique ou électrique, est priée à terme de rouler ailleurs. Que les principales communes romandes soient dirigées par la gauche n’explique pas ce mouvement. Des villes européennes administrées par la droite prennent le même chemin.
D’ailleurs, certains politiciens bourgeois de l’Arc lémanique ne contestent pas – en off –cette évolution. Ils tiennent toutefois à ménager une partie de leur électorat attaché au confort de la berline. Ils entendent aussi mieux accompagner les commerçants dans cette transformation à marche rapide de nos centres-villes. Et le vrai problème à leurs yeux se trouve justement dans la vitesse d’exécution: ils estiment que tout cela va vite. Trop vite. Comme le glissait dernièrement un politicien romand: il faut laisser le temps à ces acteurs économiques de revoir leur modèle d’affaires, ou de s’installer ailleurs.
Sous les projecteurs, à coups de phrases chocs et d’attaques répétées, nos édiles jouent une pièce dans laquelle chacun tient son rôle. La réalité, comme toujours, est plus nuancée. Dans nos rues, le pro bagnole roule aussi (parfois) à vélo. Le cycliste, lui, prend aussi (parfois) le volant. Le reconnaître permettrait peut-être d’apaiser (un peu) les esprits.