Nos dirigeants semblent relativement sereins alors que la tempête prend une ampleur inédite, surtout dans des contrées lointaines comme l’Amérique ou la Chine. Peut-être parce que nous nous trouvons encore dans l’œil du cyclone. En Suisse, rien que la semaine dernière et durant la même journée, deux nouvelles d’une importance capitale ont fait trembler le monde politique et économique.
En pleine tourmente et après une perte abyssale au 3e trimestre, Credit Suisse annonçait un vaste plan de «restructuration radicale» de sa banque d’affaires et une réduction des coûts de 15% d’ici deux ans. La deuxième plus grande banque du pays supprimera 2000 postes de travail en Suisse. Comme un air de déjà-vu. Quelques heures plus tard, le gouvernement jurassien faisait part de sa profonde inquiétude face à la fermeture probable du site de Boncourt du cigarettier British American Tobacco (BAT) qui y emploie 220 personnes. Un véritable séisme sur place.
Voilà deux exemples, parmi tant d’autres, qui illustrent à leur échelle et dans leur domaine, le mouvement des plaques tectoniques d’un monde économique en pleine révolution. L’impact de ces changements, bien que perceptible, n’est pas encore pris en compte à sa juste mesure. Il concernera pourtant, dans un avenir proche, le quotidien de tout un chacun. Pour le meilleur et pour le pire, «selon que vous serez puissant ou misérable.»