Si les villes portuaires peuvent se ressembler, toutes ne connaissent pas le même sort. Certaines, besogneuses, ont pour horizon une montagne de containers gérés par des colosses robotisés. D'autres n'alignent que les vestiges de leur glorieux passé: entrepôts à l'abandon, tristes épaves.
Anvers - deuxième port d’Europe après Rotterdam - s'enorgueillit de son MAS (Museum Aan de Stroom), comme Sydney de son opéra. Célébrant sur ses docks tout ce que l'ancienne capitale bourguignonne doit à l'Escaut - d'abord son accès à la mer - ce «Musée sur le fleuve» fait figure d'emblème architectural et culturel.
Mais la capitale des diamantaires mise aussi sur d’autres joyaux pour éblouir un nombre croissant de visiteurs.
Métamorphose
C’est bien là, en 1531, qu’est érigée la première bourse d’échanges de l’Histoire. Réparé après un incendie au XIXe siècle - vacant depuis 1997 - ce bijou néogothique vient de retrouver son éclat d’origine pour être restitué à la ville et à ses admirateurs après une vacance de deux décennies.
Le principal défi consistait à adapter le bâtiment aux normes actuelles sans en compromettre la valeur patrimoniale. Murs et plafonds sont décorés de peintures de grande valeur, de boiseries ornementées et de vitraux.
Renaissance
Même rigueur dans un vénérable hospice dont les fondations remonteraient au Xe siècle. En 2017, il dégageait une image obsolète. Au cours des âges, l’ensemble du site - voisin du jardin botanique - avait été alourdi par de nombreuses verrues. Il a fallu un certain flair pour en saisir le potentiel hôtelier. Une multitude d’espaces et de cours disponibles ont paru propices à une spectaculaire réhabilitation. L’intérieur d’origine a ainsi été dépouillé de ses ajouts inutiles pour donner naissance au Botanic, l’une des nouvelles adresses les plus tendance d’Anvers, dont les guides spécialisés ont déjà distingué l’offre gastronomique.
Héritage
Qui devinerait l’ancienne fonction de ce splendide immeuble néoclassique? Son nom, pourtant, est un indice: Franq… allusion aux francs qu’il thésaurisait avant l’instauration de l’Euro. La preuve de ce passé financier se trouve au rez-de-chaussée de ce qui est devenu un autre hôtel de charme. L’ancienne salle des coffres-forts a été transformée en… cave à vins. Intacts, les casiers ont ainsi audacieusement changé de contenu.