"Un petit frère", réussir, mais pour quoi?

Un très joli  film en forme de chronique sociale et familiale douce-amère, soutenue par un casting d’une belle justesse.

Rose arrive de Côte d’Ivoire pour s’installer en France avec ses deux enfants, Jean et Ernest. Nous sommes à la fin des années 80, et le film va s’attacher à suivre la trajectoire de cette mère célibataire qui a fui son pays avec pour seul bagage «une valise de douleur» (comme c’est joliment dit dans le film). En banlieue, elle voit grandir ses deux fils, entre espoirs et déracinement. Rose fera femme de ménage, ira d’homme en homme, de Paris à Rouen, naviguant parfois à vue sans oublier de répéter sans cesse à ses deux fils que «l’important dans le vie c’est de réussir». Oui, mais réussir quoi, réussir comment, réussir à quel prix? A travers le récit d’Ernest, le petit frère du titre, on découvre ces trois parcours de vie pas toujours faciles mais souvent pleins de lumière, racontés tout en délicatesse par la réalisatrice Léonor Serraille qui signe un très joli deuxième film en forme de chronique sociale et familiale douce-amère, soutenue par un casting d’une belle justesse, avec notamment le formidable Stéphane Bak, l’humoriste Ahmed Sylla et Thibault Evrard, ancien habitué du Théâtre de Vidy.