«Etre en société, c’est important, car vieillir tout seul, ce n’est pas drôle» Jacqueline, 71 ans
L’ambiance était à la fête dimanche 18 décembre au restaurant La Pomme de Pin dans le quartier de la Cité à Lausanne. Ce jour-là, le patron et chef Georges Croset avait exceptionnellement ouvert son restaurant pour accueillir une Table de Noël un peu particulière, une sorte de variante du projet initial de Pro Senectute Vaud (lire encadré). Plus d’une vingtaine de retraités étaient présents.
Faire des rencontres…
Autour de la table, certains se connaissent déjà, d’autres pas. Claude-France et Cécile font la connaissance de Margaux et Mary-Claude. Les deux premières, âgées respectivement de 80 et 90 ans se voient régulièrement dans le cadre du groupe de scrabble organisé par Pro Senectute Vaud. En face, les secondes habitent toutes deux le même immeuble et ont décidé de s’inscrire après avoir repéré le flyer qui annonçait l’événement. «Je ne le regrette pas, le repas est excellent et l’ambiance chaleureuse» déclare avec grand enthousiasme Mary-Claude, 67 ans, la benjamine du groupe. Ensemble, les quatre femmes parlent de Lausanne et de sa transfiguration, pour elles qui y ont habité une bonne majorité, si ce n’est toute leur vie, jusqu’à aujourd’hui. Pour la deuxième année consécutive, la formule rencontre un véritable succès.
«C’est une variante qui plaît, poursuit Mehregan Joseph, chargée de projets et coordinatrice des tables conviviales chez Pro Senectute Vaud. Certaines personnes se sentent plus à l’aise à l’idée de se retrouver en groupe dans un lieu public plutôt que dans l’intimité d’une personne qu’elles ne connaissent pas.» De son côté Georges Croset est heureux d’accueillir cette tablée de retraités: «Lorsque j’ai découvert le projet, je l’ai trouvé génial. J’ai voulu faire quelque chose qui allait dans le même sens, en proposant un repas au restaurant. Je ne fais aucun bénéfice, je le fais par plaisir et envie de leur donner la possibilité de se retrouver.»
… et tisser des liens qui durent
A l’autre bout de la salle, Jocelyne et Jacques, 74 et 71 ans, se sont installés côte à côte: ils se connaissent bien puisqu’ils se sont rencontrés l’année dernière au même endroit, avec deux autres retraités absents aujourd’hui pour cause de maladie. Le courant est directement passé, et ils se sont vus régulièrement ces douze derniers mois. «Ces possibilités font du bien. Car être tout seul pour manger c’est un peu ennuyant, le contact manque, et encore plus depuis la pandémie», témoigne Jacques. De son côté, Jocelyne est ici pour la même raison qui la conduite à pratiquer chaque semaine des activités sportives, telles que le Chi-Kong ou l’aquagym: le partage et l’échange. Quant à Jacqueline, elle acquiesce: «Etre en société, c’est important, car vieillir tout seul, ce n’est pas drôle.»