L’ «affaire FIFA» a agité l’activité de plusieurs hémicycles de villes romandes. On a souligné le double discours de collectivités publiques qui ont d’un côté critiqué une organisation sportive mais qui n’ont, de l’autre, pas hésité une seconde à plonger les mains dans le sac d’or quand il s’agissait de renflouer la trésorerie.
A Lausanne, j’ai interpellé la Municipalité à ce sujet. En cherchant la trace de ces emprunts dans les comptes lausannois (discrètement mentionnés dans la rubrique «autre»), plusieurs constats inquiétants sautent aux yeux.
Tout d’abord, l’endettement faramineux de Lausanne, près de deux milliards de francs, auquel s’ajoute chaque année plusieurs dizaines de millions. En raison de ce lourd héritage des dernières décennies, des taux d’intérêt qui peuvent augmenter à tout moment et un taux d’imposition communal un des plus élevés du pays étouffant en particulier la classe moyenne, il est effectivement vite arrivé d’aller au plus économe pour emprunter, en oubliant, le temps d’un instant, ses grands discours.
L’éthique a en effet un prix, que la Ville de Lausanne, faute de bonne gestion financière, ne peut plus se payer. De plus, avec les milliards qu’il y a à investir dans la transition écologique ces prochaines années pour notre ville, le calcul est vite fait.
Il faudra des réformes fiscales innovantes et prioriser les dépenses qui rendent la ville attractive et pas hors de prix pour la classe moyenne et les entreprises, qui sont celles et ceux qui permettront à notre ville d’avoir enfin des moyens à la hauteur de ses ambitions.