Dans le déploiement de son programme Rues vivantes, la Municipalité de Lausanne a jugé bon de transformer le carrefour Benjamin Constant en une zone 30 km/h. Les passages piétons étant en principe bannis des zones 30, cela a eu pour effet la suppression de tous les passages piétons dans cette zone. C’est faire fi des enfants, notamment ceux scolarisés dans les écoles toutes proches de Villamont et Vinet, et des personnes âgées qui ont aujourd’hui, et je l’ai constaté de mes propres yeux, toutes les peines du monde à traverser ce carrefour fort fréquenté. De plus, la cinquantaine de places deux-roues a été supprimées, sans solution de report. La conséquence est que la plupart des scooters et motos se parquent désormais devant le collège de Villamont, situé dans une zone de rencontre, ou alors de manière sauvage dans le quartier. Ce sont aussi des aménagements urbains discutables: des plots en béton peints, des transats au milieu de la route, qui ne donnent que peu envie de s’y asseoir. Un peu plus haut, devant la piscine Mon-Repos, le carrefour a aussi été réaménagé il y a quelque temps déjà: des bancs ont été posés au milieu de potelets sans aucun aménagement durable, et l’on constate que la population ne s’approprie pas cet endroit. Alors que la Municipalité se targue d’être la championne en matière de démarche participative, le processus démocratique n’est, une fois encore, pas du tout respecté. Des mesures sont mises en place sans concertation: on annonce du provisoire, et ce provisoire dure. Nous ne sommes pas dogmatiques: oui, des zones 30 peuvent être aménagées en ville. Mais faisons-le bien, respectons la population, mettons les moyens pour un urbanisme durable, et arrêtons de faire des projets à la va-vite, sans aucune vision globale de la situation.
Tribune libre: "Une place Benjamin Constant difficile à traverser"
Pour la députée et conseillère communale PLR Florence Bettschart-Narbel, transformer le carrefour Benjamin Constant en une zone 30 km/h est l'exemple même d'un projet conçu à la va-vite.