L’autre jour, lorsque nous étions dans la rue pour récolter des signatures, Jeanne est venue spontanément signer l’initiative pour une 13ème rente AVS. Et pour cause, comme un tiers de femmes, cette retraitée n’a pas de rente de deuxième pilier et encore moins de troisième pilier. Elle vit seule et grâce aux prestations complémentaires et aux restrictions qu’elle s’impose, elle peut tout juste finir le mois. Et elle n’est de loin pas la seule puisqu’en Suisse une personne sur 10 touche des prestations complémentaires dès l’âge de la retraite, plus souvent des femmes que des hommes.
Contrairement au deuxième et au troisième pilier, l’AVS repose sur le principe de solidarité: entre les générations, entre les hauts et bas revenus, mais aussi entre les personnes qui ont travaillé sans interruption et celles qui ont consacré des années à l’éducation des enfants ou aux soins de proches, ces années étant prises en compte dans le calcul des rentes. Le premier pilier est donc une garantie de justice et de solidité. Mais les rentes AVS sont trop basses face au coût de la vie qui augmente. Comme chaque année au mois de décembre, beaucoup de salarié-e-s attendent avec impatience le versement du 13ème salaire. Une 13e rente AVS soulagerait, elle, un grand nombre de retraité-e-s qui vivent avec si peu. Pour offrir un cadeau de Noël aux petits-enfants, pour payer quelques factures en retard ou encore pour s’offrir un petit plaisir en période de fêtes.
Le financement? Les bénéfices de la Banque nationale suisse, qui appartiennent aux cantons et à la Confédération selon la Constitution, pourraient alimenter l’AVS en vue d’introduire cette 13ème rente. Pour que chacune et chacun puisse mieux vivre à la retraite, pour que Jeanne ait un peu moins de peine à boucler ses fins de mois après une vie à travailler.