Bien que nous y soyons habitué•e•s, notre espace public reflète une société patriarcale (dé)passée, qui me rend toujours plus mal à l’aise. Le nom des rues rend quasi-exclusivement hommage aux personnalités masculines, l’urbanisme ignore totalement le problème du harcèlement de rue, les publicités sexistes sont omniprésentes, et sur les panneaux de signalisation ne figurent que des hommes, censés nous représenter toutes et tous. Mais notre société évolue et les images qu’elle véhicule doivent aussi évoluer pour nous permettre d’atteindre une réelle égalité, de droit et de fait. Nous avons donc, avec le groupe des Vert-e-s lausannois-es, demandé deux mesures qui permettront, nous l’espérons, de faire avancer la réflexion. Certes symboliques, elles n’en sont pas moins importantes.
Ainsi, pour que la pluralité de notre société soit représentée, nous voulons tout d’abord remplacer une partie des panneaux de signalisation (notamment pour piéton-ne-s), où figure un homme seul, par une femme, un couple, une famille, etc., notamment pour que la représentation des femmes ne se limite plus à une femme enceinte dans le bus ou une mère devant une école.
Ensuite, nous demandons à ce que soient réaménagées nos cours d’école et places de jeux, qui sont les premiers espaces publics que nous découvrons et qui contribuent à façonner notre représentation du monde. Le but est de mettre au centre de l’attention des jeux adaptés à tou-te-s, plutôt que de continuer à accorder aux garçons le grand espace central (souvent dédié au foot), en reléguant les filles en périphérie. C’est là le début d’un mécanisme qui s’accroît au fil des années et nous influence inconsciemment. L’égalité demande une remise en question fondamentale qui ne se fera pas sans modifier nos symboles. Et c’est aussi aux jeunes hommes privilégiés de ce système, comme je le suis, de se mobiliser.