En 2022, les crises se font concurrence. Mais l’une d’entre elles continue sa croissance depuis quelques années: la crise climatique. Plus complexe à aborder, car plus abstraite, cette crise agit de manière continue, mais diffuse. Il ne fait pas 45 degrés à l’ombre en été à Lausanne, chaque hiver on skie dans les Alpes, le lac Léman n’est pas monté de cinq mètres…
Aux temps anciens, l’être humain pouvait se fier à ses sens, à l’observation de la nature. Mais pour le climat, se fier uniquement à son intuition ne suffira pas. Pire, cela nous induira en erreur. Le dernier rapport du GIEC est sans appel, les preuves scientifiques accumulées au fil des années ne laissent plus la place au doute. Et pourtant, il semble compliqué d’agir… et pour se mettre en action, il faut faire confiance aux experts. Ceux-ci fournissent des chiffres, des courbes, bref des abstractions.
Le 20 mars, on vote au niveau cantonal. Le parti socialiste fait des propositions concrètes pour réduire de façon urgente et massive les gaz à effet de serre. Il faut rénover et isoler les bâtiments, tout en protégeant les locataires de hausses abusives. Il faut développer massivement l’offre en transports publics, notamment les liaisons entre les localités. Il faut rendre les transports publics gratuits pour certaines catégories de la population (retraités, étudiants, personnes à faible revenu), de façon à inciter à renoncer à utiliser la voiture quand c’est possible. Ces solutions efficaces ont fait leurs preuves, mais sont coûteuses. Ce canton si riche doit agir vite, les mesures prises aujourd’hui ne verront leurs effets sur la hausse des températures que dans vingt ans… Et là encore, vingt ans, c’est si abstrait!