Ouf, il restera possible en Suisse d’avorter dans des conditions sûres. L’initiative contre le remboursement des avortements a été balayée. Dans d’autres pays européens, par contre, la tendance aux retours en arrière semble se confirmer.
Dans certaines régions d’Italie, il n’est pratiquement plus possible de trouver des gynécologues qui acceptent de pratiquer des interruptions de grossesse, malgré le fait que la loi autorise les avortements. Les pressions exercées par les mouvements catholiques sont tellement fortes que les médecins préfèrent renoncer. Du coup, les femmes n’ont plus d’autre choix que d’avorter à l’étranger. Ou plus grave, de le faire clandestinement, dans des conditions qui mettent en péril leur santé.
En Espagne, le gouvernement veut limiter l’accès à des services d’interruption de grossesse légaux et sûrs. Selon le projet de loi du gouvernement conservateur, toute femme devra obtenir deux certificats médicaux qui confirment l’existence d’un danger pour la santé ou la vie de la femme ou du fœtus.
Quant aux femmes dont la grossesse résulte d’un viol, elles devront signaler celui-ci à la police avant de pouvoir subir une interruption de grossesse.
L’OMS le dit pourtant clairement: les lois qui tentent de restreindre l’accès à l’avortement ne permettent pas de diminuer le nombre d’interruptions de grossesse. Par contre, elles mènent à une augmentation du nombre d’avortements illégaux et contribuent ainsi à la mortalité maternelle.
Au niveau mondial, une alliance surprenante est en train de se former entre les Etats chrétiens et islamiques pour restreindre les droits des femmes en matière de sexualité et de procréation. Il faut dénoncer cette régression inquiétante et la combattre.