Ces dernières années, le métier de boucher n’a jamais été autant valorisé, notamment grâce à certaines émissions télévisées comme Master Chef ou Top Chef et par le phénomène des food trucks. Il traverse pourtant une crise sans précédent qui voit nombre de boucheries indépendantes fermer leur portes, même si certaines enseignes cartonnent. En cause, le coût exorbitant des loyers dans les centres-villes, la paperasse qui submerge les patrons, la concurrence des grandes surfaces ou encore l’évolution des habitudes alimentaires.
Une profession qui se réinvente
Mais les bouchers connaissent l’importance de leur métier et font tout pour rebondir après les diverses crises qui les ont atteints. Ils savent notamment le besoin de s’adapter et d’innover. Et beaucoup le font en imaginant des concepts qui dépassent le cadre de la boucherie traditionelle, à savoir un service traiteur, une épicerie ou un espace de restauration. Sans oublier, le service de livraison à domicile.
Apprendre, s’adapter et innover en permanence: à travers le canton, ils sont nombreux les bouchers passionnés et riches d’un savoir-faire artisanal qui montrent que si la relève demeure parfois difficile à trouver, le dynamisme et l’innovation permettent d’envisager le futur avec optimisme.
Des boucheries ferment, d’autres s’ouvrent, s’agrandissent et innovent: un exemple pour des jeunes motivés qui souhaitent se lancer dans une profession qui leur offre le système de formation duale pratiqué dans notre pays, avec une formation initiale pratique en entreprise et la transmission des bases de la spécialité à l’école professionnelle. Ce qui permet tout à la fois l’accès à une formation de haute qualité et un accès direct au marché du travail.
Des possibilités multiples
Un élément important de ce système consiste par ailleurs dans la possibilité offerte à tous les professionnels de suivre, en tous temps, différentes formations complémentaires. Grâce aux différentes voies de formation il est ainsi possible de planifier sa propre carrière sur plusieurs années. Dans le secteur de la viande en particulier, et même au-delà, les possibilités sont donc multiples et accessibles à tous les apprentis.
Boucher-charcutier: Une profession en mutation
Le métier de boucher souffre d’un déficit d’image auprès des jeunes. Il ne fait plus rêver. Critiqué et jugé trop pénible, il offre pourtant de belles perspectives professionnelles.
«Cette formation m’a beaucoup apporté!»
Nadia Mouzinho est âgée de 34 ans. Après avoir travaillé durant plusieurs années dans le rayon charcuterie d’une grande surface, elle a senti le besoin de se former pour être plus apte à rester dans ce métier. Au bénéfice de l’article 32 de la Formation professionnelle, qui permet à des adultes au bénéfice d’une expérience de compléter leurs connaissances, elle est aujourd’hui apprentie en boucherie-charcuterie à la Boucherie Stuby, à Vevey.
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans cette formation?
L’artisanat, assister à la transformation des produits et comprendre le processus de fabrication. Connaître et pouvoir mettre en valeur les produits. Cette formation m’a beaucoup apporté dans ma vie privée, notamment de manger de manière plus équilibrée, de réussir à distinguer les bonnes et mauvaises graisses ou encore de connaître les différentes vitamines et à quoi elles servent, etc. Grâce à cette formation, j’ai aussi appris à mieux cuisiner et à différencier les pièces de viande, ce qui me permet de conseiller au mieux les clients.
Quel est votre moment préféré dans votre journée professionnelle?
Il y a beaucoup de choses que j’aime faire, comme par exemple les plateaux de charcuterie, garder la vitrine attractive et propre, la confection d’articles comme les brochettes, cordons bleus, fricandeaux, etc. Le samedi, par exemple, je fais le marché et j’aime beaucoup l’ambiance qu’il y a là-bas, on a l’impression de vivre dans un autre monde, c’est génial!
Vos projets futurs?
Actuellement, je pense tout simplement à réussir mon CFC et avoir ce document pour pouvoir me sentir plus cultivée et informée et, surtout, pour montrer à ma fille combien c’est important de faire des études en étant jeune. A mon âge, ça n’a pas été impossible, mais ça a été dure de se remettre dans les livres et de trouver le temps! Mais je pense aussi aller plus loin avec cette formation et devenir, par exemple, responsable d’une boucherie-charcuterie.