La Municipalité de Lausanne a récemment répondu à la demande d’une pacification des nuits lausannoises. Diverses mesures ont été prises, saluées par un vote de la majorité du Conseil Communal de Lausanne. Vote de confiance aussi, la Municipalité ayant convaincu qu’elle cherchait à maintenir l’animation en ville. L’heure de police a ainsi été ramenée à 3 heures les week-ends avec possibilité de prolonger l’ouverture jusqu’à 5 heures du matin (6 heures lorsque la loi cantonale sur les débits de boissons aura été modifiée et le permettra). Prolongation liée à des exigences très contraignantes mais pas insurmontables (détecteur de métaux à l’entrée, nombreux personnel de sécurité formé par des professionnels, etc.).
Or ces prolongations pourraient ne pas être accordées si l’établissement se trouve dans une zone d’habitation … même s’il s’y trouvait depuis de nombreuses années – voire décennies – et avant que de nouveaux habitants ne s’y installent.
On peut comprendre que l’on n’accorde pas de nouvelles autorisations d’exploiter. Mais un retour en arrière pour les clubs qui existent depuis fort longtemps et qui contribuent à l’animation souhaitable et diversifiée d’une ville internationale et étudiante est problématique. Lausanne doit s’assumer comme une ville, comme le rappelait dans ces colonnes l’ancienne syndique. Cela vaut aussi pour la vie nocturne.
Même si ces clubs remplissent toutes les nouvelles exigences en matière de sécurité et de prévention, ils risquent de ne plus pouvoir ouvrir après 3 heures du matin. Qui plus est, ils ne peuvent se transformer en établissement de jour. Ils ne sont pas adaptés architecturalement à une exploitation diurne et il y a déjà pléthore.
Préservons pour ces clubs les droits acquis. Sinon, ils seront condamnés à l’asphyxie et devront fermer leurs portes. En l’espace de quelques mois, les boîtes de nuit lausannoises sont passées de plus de 40 à 34 ? Certaines sont là depuis plusieurs décennies. Laissons les exister.