Lausanne a un problème d’urbanisme et Taoua en est la démonstration éclatante. Au lieu de réfléchir aux besoins des habitants alentours, on fait un plan de sauvetage et on empile brutalement hôtels, logements, écoles et bureaux dans un coin. Oups, c’est pas terrible, alors on ajoute des arbres en bas: «les écolos seront contents.»
Désolé, les écolos ne sont pas contents: ce n’est pas de l’urbanisme ça, c’est de la bricole! Et c’est comme ça à Lausanne depuis trop longtemps! Le quartier des Grandes-Roches par exemple, juste au-dessus, n’est pas de l’urbanisme, mais un éparpillement de plots sans queue ni tête. La réforme en cours du Plan directeur communal doit urgemment donner des règles pour dessiner des quartiers agréables favorisant la qualité de vie en ville: la «qualité de ville».
On nous vend Taoua et son «bel espace vert» à son pied, comme si cela suffisait à l’intégrer par magie dans le quartier. Ne rêvons pas: au pied de Taoua, c’est un parc de foire où il y a le ballet des camions avant et après la foire, la foule durant la foire et les livraisons et taxis tous les jours. Ce n’est pas ce qu’on attend de cet espace.
Un cadeau au quartier, que nous pro- posons dans un postulat, ce serait créer un véritable espace vert en agrandissant le parc du Bois-de-Beaulieu, d’où la vue est magnifique, et en végétalisant le toit des halles nord. Cela rend possible un tout autre aménagement de l’Av. du Mont-Blanc et de Jomini, avec la même ouverture supprimant les escaliers. On placerait ainsi autant d’hôtels, de logements, d’écoles et de bureaux, mais sans brutalité et sans immense tour. On pourrait dessiner de la ville en ville et relier les quartiers.
Pour cela, il faudrait faire de l’urbanisme.