Tandis que le Conclave a exprimé la volonté divine en élisant l'archevêque de Buenos Aires au rang de 266ème souverain du Vatican, la section cantonale vaudoise du Parti démocrate-chrétien (PDC) se trouve engagée dans un processus d'introspection et de réflexions. Ce travail initié, l'été dernier, par l'ancien président du conseil communal de Vevey, le PDC Vladimir d'Angelo, devrait produire ou plutôt valider les thèmes de législature, lors des Assises du 25 mai prochain. Jusque là, rien de particulier si ce n'est que le «C» sera, une nouvelle fois, discuté.Héritier du courant catholique conservateur de 1912, année de fondation du PDC actuel, le «C» est souvent travesti en «chrétien» ou encore en «humaniste.» Il demeure catholique. Pour preuve, les cantons dans lesquels le PDC occupe un spectre important avec un ancrage solide le sont historiquement. Est-ce que comme pour François, premier jésuite à devenir pape, le PDC Vaud saura faire dans la simplicité, l'humilité et promouvoir la justice sociale? Est-ce qu'il aura le courage de s'affranchir du statut d'antenne du PDC suisse et être un vrai parti cantonal vaudois ? Cas échéant, il sera le premier dans la grande famille démocrate-chrétienne à oser le chemin. Il en a l'étoffe. Rappelons que dans le cadre de la campagne pour l'initiative populaire contre les rémunérations abusives il répondit au bon sens et à son électorat au lieu d'obéir aux ordres de l'appareil politique. Le PDC qui décline depuis les élections fédérales de 2011 gagnerait beaucoup à ce que le trait d'union qui lie ses sections soit le «D» de démocrate. L'entité tessinoise l'a compris en 1970 déjà. Le Parti populaire démocrate (PPD) avait alors refusé le «C» en opposition à la Démocratie chrétienne italienne.Récemment, l'évêque émérite de Sion, Mgr Schwery a déclaré que l'église ne se mêle pas de politique. Et elle désapprouve fermement qu'un parti politique revendique la verticalité et usurpe une expression religieuse. A n'en pas douter, la valeur sûre quand on se revendique du centre, de la famille et du bien commun est la laïcité. Seule celle-ci permet de réunir en son sein les Chrétiens avec toutes les autres confessions et sensibilités. Elle permet à toutes et à tous d'avancer ensemble vers un projet de société commun, tolérant mais fort. Il y aura débat et cela reste le plus important.